La Prise en charge Ostéopathique des victimes de violences sexuelles
Les violences sexuelles sont un problème de santé publique, elles touchent en France 1 femme sur 4, 1 enfant sur 5 et 1 homme sur 6, soit plus de 94000 femmes par an. Il y a derrière cela un gros problème d’éducation à la sexualité, au consentement, au respect de l’autre.
On ne prend la mesure de l’impact des violences sexuelles sur les victimes qu’assez récemment, et suite à plusieurs études mondiales on s’aperçoit que les traumatismes sexuels ont une incidence dans le développement de maladies diverses et variées (comme par exemple le cancer du sein ou du col de l’utérus, la fibromyalgie, la dépression, maladies auto-immunes, addiction (alcool, drogue), hypertension artérielle, douleurs chroniques, endométriose, trouble du comportement alimentaire, obésité, trouble psychiatrique, etc, la liste est longue !).
Néanmoins la violence sexuelle réalise avant tout un traumatisme corporel et multi-sensoriel, et génère une perte du schéma global du corps et de sa sensorialité. La violence sexuelle va impacter toute la vie de la victime, après ce qui s’est passé, elle ne sera plus jamais la même…
L’ostéopathie, par le toucher et l’approche corporelle, a toute sa place dans la prise en charge des victimes. L’objectif étant évidemment de travailler en pluri-disciplinaire (c’est à dire en équipe avec les autres professionnels de ces prises en charge).
L’ostéopathie va permettre d’intervenir à plusieurs niveaux dans la prise en charge :
- Retrouver un équilibre biologique et physiologique : Lors d’un traumatisme de violence sexuelle (il en va de même pour les violences physiques) le corps va répondre à l’agression par des sécrétions à haute dose de cortisol et d’adrénaline, hormones sécrétées par les glandes surrénales. Or à forte dose elles deviennent toxiques pour le cœur et le cerveau, c’est pourquoi ce dernier met en place une protection de survie qui vient faire disjoncter le système limbique (système cérébral des émotions) et isoler une partie du cerveau (les amygdales cérébelleuses, siège de la mémoire émotionnelle). L’ostéopathe pourra, en travaillant sur ces différentes structures, aider l’organisme à retrouver son équilibre, un fonctionnement plus harmonieux et à remettre en route les connexions.
- Travailler sur le phénomène dissociatif : C’est un mécanisme de protection dans lequel le cerveau se coupe de toutes les informations émotionnelles en lien avec le traumatisme qui est en train de se passer, en d’autres termes, le mental se coupe des ressentis corporels pour survivre. Ce phénomène reste en place tout le temps que le traumatisme est là, et tant qu’il n’est pas traité. L’ostéopathie est d’une grande aide pour rétablir le lien entre le corps et le mental. Par le toucher du corps, l’ostéopathe remet déjà du lien, et aide à une réappropriation de son schéma corporel.
- L’approche somato-émotionnelle : qui permet d’identifier et de libérer les tensions et dysfonctionnements dans le corps en lien avec le traumatisme de violence sexuelle, et permet de libérer l’émotionnel en lien avec le corps.
Que ce soit dans la prise en charge des chocs émotionnels ou des traumatismes de violences sexuelles, l’ostéopathie ne se substitue pas à un suivi médical et psychothérapeutique, mais elle a toute sa place dans le suivi thérapeutique d’accompagnement.